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La place du Mâle
Allant de déconvenues amoureuses en autres déconvenues amoureuses malgré mon jeune âge, suis très forte à ce jeu-là) (pourvu que mon nouveau copain ne tombe pas sur ce blog, il risquerait de prendre ça pour lui...), et me rendant compte que je n'étais (malheureusement) pas seule dans ce cas, je me suis posée des questions...
Du style, d'où vient le problème, qu'est-ce que je fais, les hommes sont-ils vraiment tous des cons, dois-je devenir croyante pour être bonne soeur (bon, ça, c'était vraiment dans les moments de déprime hein, entendons-nous bien...)...
Et finalement, je me suis rendue compte que le problème venait peut-être de moi. Enfin, de nous, personnes de sexe féminin, affublées de seins, vagins et de tous les organes qui vont avec...
C'est vrai, je suis née à un moment où les femmes avaient déjà tous les droits, celui de voter, d'avoir une vie en-dehors du rôle qui consiste à torcher les marmots et à faire la cuisine, le droit à l'avortement, à faire des études, celui de la contraception, y avait même déjà des plannings familiaux, et des femmes qui avaient des reponsabilités professionnelles.
Le problème, c'est que tous ces droits-là, on dirait que même ma génération qui n'a pas connu l'époque d'avant-qu'ils-existent, ben on a du mal à les digérer.
Parce que le mec macho, viril, possessif, volage et castrateur de la génération de nos parents ou de nos grands-parents même, on n'en veut pas. On le préfèrerait sensible, tendre, attentionné et ne chipotant pas si on veut l'emmener voir un film polonais sous-titré malgache, parce que ça fait super classe et qu'on pourra se la jouer même si on a détesté autant que lui.
Jusque là, ce genre de spécimen existe, et il est même pas si rare que ça, si vous voulez mon avis (et si vous en voulez pas, je vous le donne quand même, parce que c'est moi qui décide!).
Oui, mais il y a quand même un problème. Parce que bon, c'est bien beau un type qui exprime ses sentiments, et qui est tout ça, mais dans ce cas-là, on peut devenir lesbienne, ce sera aussi simple, et on pourra se prêter nos fringues en plus (amies lesbiennes ou bi, je n'ai rien contre vous, rien pour d'ailleurs, je me fous complètement de quel sexe sont les gens avec qui vous préférez coucher). Donc, non, on veut quand même un homme, un vrai, un qui serait un peu jaloux, assez viril pour nous sauter dessus sauvagement, et ptêtre même un peu macho de temps en temps, mais que pour rire, hein, attention.
Et alors là, ça se corse. Parce que le garçon comme ça, il est déjà un peu plus rare. Et que, même ceux qui sont comme ça en vrai de vrai, ben il sait pas toujours sur quel pied danser.
Parce qu'on va pas non plus lui dire "là tout de suite, tu dois exprimer tes sentiments, et être le plus tendre des garçons" ou "maintenant, sois viril et prends-moi sauvagement sur la table de la cuisine".
Bref, ptêtre qu'il faudrait juste qu'on revoie nos attentes à la baisse, qu'on les prenne un peu comme ils sont, et qu'on les laisse vivre leur vie, des fois macho des fois tendre, des fois pile poil comme notre homme idéal de nos rêves de gamines, des fois non, et puis même des fois de mauvaise humeur...
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